NOTE DE PRESENTATION
Présentation
Le Maroc est un pays en transition démographique, économique et politique. Les défis auxquels il est confronté sont considérables. L’agriculture y occupe une place centrale au plan économique, social et environnemental. Premier secteur créateur de richesses et employeur du pays, elle est aussi le principal utilisateur et responsable de la gestion des ressources naturelles.
Les progrès de l’agriculture marocaine depuis l’indépendance ont été importants mais inégaux, opposant le secteur irrigué au pluvial, les plaines fertiles aux zones montagneuses et semi-arides et une agriculture moderne inégalement compétitive à une agriculture traditionnelle ayant peu évolué. L’accroissement de la production s’est fait d’avantage par extensification que par intensification. Une partie importante de l’agriculture demeure encore trop de type minier et rentier. Le secteur est très vulnérable aux sécheresses devenues récurrentes. La dégradation des ressources naturelles à laquelle l’agriculture contribue devient une contrainte forte. Le changement climatique avec ses conséquences sur les ressources en eau et la désertification accentue les risques de rupture. Le progrès agricole demeure aussi entravé par le retard de développement rural, mesurable notamment par l’importance des taux d’analphabétisme et de pauvreté et par la faible diversification économique. Les évolutions agricoles ont été et demeurent largement conditionnées par des politiques publiques qui ont beaucoup évolué mais se cherchent encore.
Les marges de progrès possibles sont importantes car l’agriculture marocaine pourrait beaucoup mieux valoriser l’eau et la diversité territoriale, à l’exemple d’autres agricultures méditerranéennes qui ont su adapter leurs systèmes productifs et développer des stratégies offensives et diversifiées. L’évolution de la demande interne et internationale ouvre des possibilités importantes. Des spécialisations plus favorables sont possibles. La mondialisation et les accords de libre échange récemment signés constituent un défi car des pans entiers de l’agriculture du Maroc sont fragiles à la libéralisation mais l’ouverture crée aussi de nouvelles opportunités importantes et elle peut être l’occasion de progrès structurels majeurs.
L’agriculture marocaine va donc connaître des changements de fond au cours du prochain quart de siècle. Ceux-ci se répercuteront sur l’ensemble de l’économie et de la société, ainsi que sur les territoires, les ressources naturelles et l’environnement.
Pour mieux baliser les itinéraires de progrès que le Maroc pourrait suivre pour mettre à niveau son agriculture, le Conseil a entrepris, dans le cadre d’un programme collaboratif de recherche avec l’IFPRI, appuyé par la coopération française, des études sur l’analyse des effets potentiels de la libéralisation de l’agriculture sur la croissance, la pauvreté et l’inégalité régionale. Il s’agit d’identifier les gagnants et les perdants potentiels au niveau du secteur, des régions et des catégories de ménages dans le court et le long terme afin de fournir des options de politiques mieux ciblées.
En complément à ce travail, une étude a été conduite pour dresser le profil des avantages comparatifs dans le secteur agricole marocain. Elle est accompagnée d’une analyse complète de certaines filières agro-alimentaires visant à identifier les options de politiques, d’investissements publics et d’appui aux acteurs pour accroître la compétitivité.
En fin, le Maroc participe à l’étude initiée par la Banque Mondiale en collaboration avec la coopération française sur les « implications structurelles de la libéralisation sur l’agriculture et le développement rural ». Cette étude analyse les conséquences des processus de restructuration des marchés agro-alimentaires mondiaux sur les modalités des échanges et, au- delà, sur les structures agricoles et le fonctionnement des ménages ruraux, en prenant notamment en compte les écarts de compétitivité entre différents types d’agricultures.
OBJET DU SEMINAIRE
L’objet du séminaire est de présenter les résultats des analyses sur les effets potentiels de la libéralisation de l’agriculture sur la croissance, la pauvreté et l’inégalité régionale ainsi que celles relatives à la compétitivité des filières et des implications structurelles de la libéralisation de l’agriculture. Les débats devraient permettre de proposer les priorités de réformes et leur séquencement pertinent. Il s’agit d’identifier les domaines où des opportunités réelles se présentent et où des initiatives qui ont un effet de levier pourraient être prises pour faire progresser rapidement le changement.
LE PROGRAMME
Lundi 18/12/2006
09H00 Accueil et Ouverture
Conférence introductive par Dr. Shenggen Fan, Directeur de la Division des Stratégies de Développement et de Gouvernance à l’IFPRI
10H00 Pause
10H30 Evolution du Commerce Agro-alimentaire du Maroc
Xinshen Diao, chercheur Principal à l’IFPRI
10H45 Quelles stratégies d’ouverture pour les pays du Sud de la Méditerranée ?
Antoine Bouet, Chercheur Principal à l’IFPRI
11H00 Les impacts potentiels de la libéralisation de l’agriculture (SAM)
Pr. Rachid Doukkali (IAV Hassan II)
11H15 Libéralisation commerciale et pauvreté au Maroc : une analyse en équilibre général micro simulé. Pr. Abdelkhalek Touhami, INSEA
11H30 Implications structurelles de la libéralisation sur l’agriculture et le développement rural
Thierry Giordano, CIRAD, France
11H50 Discussion
13H00 Déjeuner
14H30 Analyse de la compétitivité des filières agro-alimentaires
Pr.Terry Roe (Université du Minnesota, USA) et Pr. Rachid Doukkali (IAV Hassan II)
14H50 Profil des avantages comparatifs dans le secteur agricole marocain
Omar Aloui (Agro Concept)
15H10 « Enjeux et priorités de réforme pour les filières agro-alimentaires. Illustration à partir de l’analyse des filières pomme, huile d’olive et lait. »
Anne Chohin-Kuper (CVE), Pr. Noureddine Ouazzani (ENA), Pr. Taher Srairi (IAV HassanII)
15H30 Discussion
16H15 Pause
16H30 Appuis structurels aux filières agro-alimentaires en France
Jacques Grigaut, DGER - Mission DAR, France
16H50 Réformes du secteur agricole en Syrie
M. El Hindi, Directeur du « National Agricultural Policy Center », Syrie
17H10 Quelles priorités de réformes pour le secteur agricole au Maroc ?
Dr. Hassan Serghini (Directeur DPAE)
17H30 Discussion
Clôture